La confiance, c'est ce liant qui est censé régir les bons rapports entre les individus. Je laisse de côté la confiance en soi, qui est d'un domaine plus psychologique. Quand on fait confiance à quelqu'un, que ce soit sur le plan sentimental ou professionnel, on ne lui demande pas de signer un papier. C'est de fait un contrat moral, destiné à souder la relation avec l'autre. Forcément, on se fie à son propre jugement, à sa capacité (supposée) à connaître l'autre. Il est évident que l'on peut se tromper. Peut-être pas tout de suite, mais avec le temps, les individus changent, c'est factuel. Nous ne vivons pas dans un monde figé. La vie elle-même, dans tout ce qu'elle a d'imprévisible, nous fait changer. Et ce qui paraissait solidement ancré peut s'écrouler brusquement comme un château de carte. On reste abasourdi, on ne comprend pas, on est genoux à terre. Comment faire face à ce qu'on pourrait appeler une trahison ?
Faire confiance à quelqu'un est un pari risqué. Il faut donc pouvoir - ou savoir - en payer le prix, en cas d'échec. L'histoire de l'humanité est faite de confiances trahies. Certaines ont provoqué de véritables tragédies. C'est donc un sentiment crucial, mais fragile et souvent peu durable. Perdre la confiance en quelqu'un, a fortiori quand il vous est cher, peut avoir des conséquences désastreuses. Pour ne pas avoir a en souffrir, il faudrait pouvoir la réévaluer le plus souvent possible et ne pas avancer les yeux fermés... Remettre sur le tapis, face à face, ce qui semblait définitivement acquis et ne pas avoir peur de revoir son jugement. Prévenir, c'est aussi guérir...
dimanche 25 septembre 2016
jeudi 11 août 2016
Etre soi...
Être soi, ça devrait aller de soi, n’est-ce pas ? Et
bien, non. Pourquoi ? Parce qu’il y a les autres pardi ! avec leur
regard inquisiteur, leurs jugements parfois hâtifs, leurs préjugés souvent
ridicules. Alors on se hausse sur la pointe des pieds pour paraître un peu plus
grand. On se grime, on se farde, on finit par se perdre. On se perd parce qu’à
vouloir les dépasser, on montre vite ses limites. Et ça fait plouf ! On
n’en sort pas indemne. Les seuls qui peuvent sans restriction jouer un rôle
sont les comédiens. C’est leur job ! Leur habilité à changer de personnages peut en faire des
stars. D’ailleurs, c’est comme ça qu’on les aime… On les admire moins quand ils
redeviennent eux-mêmes, c’est souvent décevant.
Mais nous, dans tout ça, quel rôle pouvons-nous
jouer ? Il semble tout indiqué : le nôtre, c’est celui que les années
ont façonné en nous, petit à petit, sans qu’on y prenne garde. Nous ne sommes plus tout à fait les
mêmes qu’il y a dix ans et on peut remonter comme ça jusqu’à l’enfance. Le principal
étant de s’accepter tels que nous sommes maintenant, avec notre petit lot de
manies, ou d’habitudes (c’est moins péjoratif.) Et se dire que malgré ce
cheminement dans le temps, nous restons tous des êtres uniques, avec des singularités
qui n’appartiennent qu’à nous, que personne ne pourra nous ravir. Donc inutile
de vouloir imiter, restons-nous-mêmes,
et comme l’a reconnu le célèbre écrivain Oscar Wilde : « De
toute façon, les autres personnalités sont déjà prises ! »
lundi 8 août 2016
Le bonheur
« Il est où le
bonheur, il est où ? » s’époumone le jeune Maé... . Le bonheur ? Le grand mot
est lâché… Il faudrait d’abord le
définir. Vaste entreprise. Tous ceux qui y ont réfléchi ne sont pas forcément d’accord.
Y aurait-t-il plusieurs bonheurs ? Certains disent qu’il n’existe pas, d’autres
que nous y baignons sans s’en
apercevoir. Est-il dans l’accumulation de biens, dans l’épanouissement d’une vie
à deux, dans la capacité à être soi-même, dans sa propre recherche, dans la
poursuite de l’inconnu ou, tout simplement, dans le pré ? Pour ceux qui
aiment les raccourcis, on pourrait affirmer : le bonheur, c’est d’être heureux,
voilà tout ! Mais, en substituant un mot par un autre, on n’explique pas
grand chose, ça nous donne pas la recette, d’abord pour le trouver, ensuite
pour le garder, car la vie elle-même n’est aussi simple que ça. Félix Leclerc
en sait quelque chose :
Toujours malicieux, Jules renard nous confie dans son
journal : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande
pièce serait la salle d’attente » Et toc ! Devons-nous considérer, comme le philosophe
Rousseau, que le bonheur, en tant qu’état permanent, n’est pas fait pour l’homme :
« Tout change autour de nous, nous changeons nous-mêmes, et nul ne peut s’assurer
qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui ». Il faut reconnaître que
trois siècles plus tard, il a toujours raison. Je crois qu’il faudra se contenter, au jour le
jour, des petites choses qui nous font plaisir, contourner, si possible, celles
qui nous font du mal, et penser peut-être que « le plus souvent, on
cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. »
mercredi 22 juin 2016
La Tendresse
Et si l'on parlait de tendresse ? En ouvrant quelques bouquins de citations, on s'aperçoit que ce mot est peu utilisé... En revanche l'amour (ah, oui ! l'amour...) bat tous les records, mais, si l’on n’y prend pas garde, il peut devenir fatigant, jusqu'à l'usure.. Alors que la tendresse, c'est autre chose, elle est au-delà des mots.
Pour Bourvil, celui qui nous a tant fait tire et parfois pleurer, la tendresse, c'est primordial, impossible de vivre sans elle :
https://www.youtube.com/watch?v=zfQfnjbUy8A
En revanche, Daniel Guichard, dans une de ses premières chansons, place la tendresse après l'amour, un amour qui se meurt, mais dont il resterait des traces (la tendresse survivant ainsi à l'amour) :
https://www.youtube.com/watch?v=y1tflDrGDys
La tendresse, c'est difficile à expliquer : elle peut prendre de multiples visages, se nicher dans un mot, un regard, un geste, un sourire. Parfois même un silence complice. Une attitude rarement mise en avant, comme si son contenu masquait une possible faiblesse. Surtout chez l'homme. Un homme viril peut-il encore être tendre ? Bien sûr que oui, mais il ne va pas l'exhiber : c'est du domaine de l'intime. La tendresse est douceur. Pourtant, s'il devait y avoir une clé, une seule clé pour ouvrir la porte d'un amour durable, ce serait bien celle-là. Car la tendresse cimente l'amour, elle est presque à l'opposé de la passion, qui, on le sait, est de nature fugace. N'oublions pas non plus qu'elle peut précéder l'amour, afin d'y préparer son lit. A ce titre, j'aime assez la phrase (coquine) de Maurice Chapelan dans "Rien n'est jamais fini" :
"La tendresse, c'est le désir qui dort, mais d'un œil "
Pour Bourvil, celui qui nous a tant fait tire et parfois pleurer, la tendresse, c'est primordial, impossible de vivre sans elle :
https://www.youtube.com/watch?v=zfQfnjbUy8A
En revanche, Daniel Guichard, dans une de ses premières chansons, place la tendresse après l'amour, un amour qui se meurt, mais dont il resterait des traces (la tendresse survivant ainsi à l'amour) :
https://www.youtube.com/watch?v=y1tflDrGDys
La tendresse, c'est difficile à expliquer : elle peut prendre de multiples visages, se nicher dans un mot, un regard, un geste, un sourire. Parfois même un silence complice. Une attitude rarement mise en avant, comme si son contenu masquait une possible faiblesse. Surtout chez l'homme. Un homme viril peut-il encore être tendre ? Bien sûr que oui, mais il ne va pas l'exhiber : c'est du domaine de l'intime. La tendresse est douceur. Pourtant, s'il devait y avoir une clé, une seule clé pour ouvrir la porte d'un amour durable, ce serait bien celle-là. Car la tendresse cimente l'amour, elle est presque à l'opposé de la passion, qui, on le sait, est de nature fugace. N'oublions pas non plus qu'elle peut précéder l'amour, afin d'y préparer son lit. A ce titre, j'aime assez la phrase (coquine) de Maurice Chapelan dans "Rien n'est jamais fini" :
"La tendresse, c'est le désir qui dort, mais d'un œil "
jeudi 10 mars 2016
Rêver
Rêver
Rêver... un impossible rêve, chantait Jacques Brel dans L'homme de la Mamcha, sans jamais pouvoir atteindre le but. Le rêve, inséparable de la vie, indispensable à la vie. Moteur de la vie ? Proust va même plus loin dans Les plaisirs et les jours : " Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver." Peut-on vivre dans l'irréalité, alors que notre monde cartésien, pragmatique, ne nous y invite pas ? A l'évidence, ça ne semble pas raisonnable. Cependant, même les nouvelles technologies, aussi fascinantes qu'elles soient, ne nous aident pas à acquérir cette capacité à imaginer, à embellir notre pensée pour mieux en vivre. Qui ne s'est jamais mis à rêver devant le seul spectacle de la nature et de ses trésors qu'on ne remarque même plus ? Vitesse, course après la montre, obligations professionnelles, familiales, y compris celles créés artificiellement, autant de contraintes qui ne plaident pas pour une immersion dans le rêve, quel qu'il soit. Pourtant, la fascination d'un beau roman, la puissance de la poésie, la mélodie d'une musique ou un bijou du 7ème art peuvent nous déconnecter un instant du poids du quotidien, celui qui nous étouffe jusqu'en oublier les petits moments de bonheur. Ceux qui dorment en nous et qu'on ne soupçonne même pas, parce que nous sommes devenus, en partie, des automates. Alors oui, tel une source réputée tarie qui rejaillit à nouveau et redonne l'espoir, le rêve est indispensable à la vie, car vivre sans espoir, c'est presque cesser de vivre.
Rêver... un impossible rêve, chantait Jacques Brel dans L'homme de la Mamcha, sans jamais pouvoir atteindre le but. Le rêve, inséparable de la vie, indispensable à la vie. Moteur de la vie ? Proust va même plus loin dans Les plaisirs et les jours : " Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver." Peut-on vivre dans l'irréalité, alors que notre monde cartésien, pragmatique, ne nous y invite pas ? A l'évidence, ça ne semble pas raisonnable. Cependant, même les nouvelles technologies, aussi fascinantes qu'elles soient, ne nous aident pas à acquérir cette capacité à imaginer, à embellir notre pensée pour mieux en vivre. Qui ne s'est jamais mis à rêver devant le seul spectacle de la nature et de ses trésors qu'on ne remarque même plus ? Vitesse, course après la montre, obligations professionnelles, familiales, y compris celles créés artificiellement, autant de contraintes qui ne plaident pas pour une immersion dans le rêve, quel qu'il soit. Pourtant, la fascination d'un beau roman, la puissance de la poésie, la mélodie d'une musique ou un bijou du 7ème art peuvent nous déconnecter un instant du poids du quotidien, celui qui nous étouffe jusqu'en oublier les petits moments de bonheur. Ceux qui dorment en nous et qu'on ne soupçonne même pas, parce que nous sommes devenus, en partie, des automates. Alors oui, tel une source réputée tarie qui rejaillit à nouveau et redonne l'espoir, le rêve est indispensable à la vie, car vivre sans espoir, c'est presque cesser de vivre.
jeudi 25 février 2016
Fidélité
De nos jours, on parle plus d'infidélité que de fidélité. C'est le sujet de prédilection des magazines people, alors qu'il est aussi vieux que l"humanité. Donc, à chacun son histoire, ses idées, ses certitudes, ses interrogations....
Ce qui m'intéresse surtout, c'est la fidélité : fidélité à ses proches, à ses amis, à ses idées, à une parole donnée, à soi-même. C'est une vertu que je place très haut dans l'échelle des valeurs humaines. Je dis "humaines", bien que les animaux de compagnie ont peut-être des leçons à nous donner dans ce domaine. Même battus, certains chiens reviennent malgré tout vers leur maître, parce qu'ils savent qu'ils n'ont que lui : ils sont capables de pardonner.
On peut être aussi fidèle à des lieux, à des rituels, à son pays, comme l'a bien chanté Charles Trenet :
https://www.youtube.com/watch?v=3vMI7xJQ7rQ
Avec le temps, il est normal que les goûts changent, on n'est pas que des robots, pour faire allusion à une émission TV. Ce sont souvent des changements intimes, parfois minuscules, qui ne nuisent à personne. Ils façonnent et dessinent notre personnalité. Mais quoi qu'il en soit, ce qui nous rend plus sympathique, c'est quand même notre capacité à s'attacher et non pas à se détacher - sauf si l'on se sent exclu ou méprisé. Car, si nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas non plus des esclaves. Montherlant note dans ses carnets : "Vive qui m'abandonne, il me rend à moi-même !" Surprenante manière de se rassurer ! N'empêche qu'il vénérait ses amis, les vrais... pas ceux qui girouettent au gré du vent.
Pour nous, qui avons aussi un cœur, c'est évidemment douloureux de se sentir délaissé, voire oublié, même dans le cadre d'une simple amitié. On peut atténuer la chose en s'interrogeant : et si cette inconstance, cette frivolité nous rendait service, à la manière de Montherlant ? Mieux, nous ouvrait d'autres portes, d'autres horizons plus cléments ? A quelque chose, malheur est bon. C'est ce que dit le proverbe : celui-là s'inscrit dans la durée...
Ne nous mésestimons jamais, nous avons tous des qualités propres, capables de nous rendre attachants.
La conclusion revient à Saint-Exupéry, du haut de sa Citadelle : "Je te désire fidèle. Car fidèle d’abord c’est de l’être à soi-même.[...] Si tu vends ton domaine pour un autre, meilleur peut-être en apparence, tu as perdu quelque chose de toi que tu ne retrouveras plus."
Ce qui m'intéresse surtout, c'est la fidélité : fidélité à ses proches, à ses amis, à ses idées, à une parole donnée, à soi-même. C'est une vertu que je place très haut dans l'échelle des valeurs humaines. Je dis "humaines", bien que les animaux de compagnie ont peut-être des leçons à nous donner dans ce domaine. Même battus, certains chiens reviennent malgré tout vers leur maître, parce qu'ils savent qu'ils n'ont que lui : ils sont capables de pardonner.
On peut être aussi fidèle à des lieux, à des rituels, à son pays, comme l'a bien chanté Charles Trenet :
https://www.youtube.com/watch?v=3vMI7xJQ7rQ
Avec le temps, il est normal que les goûts changent, on n'est pas que des robots, pour faire allusion à une émission TV. Ce sont souvent des changements intimes, parfois minuscules, qui ne nuisent à personne. Ils façonnent et dessinent notre personnalité. Mais quoi qu'il en soit, ce qui nous rend plus sympathique, c'est quand même notre capacité à s'attacher et non pas à se détacher - sauf si l'on se sent exclu ou méprisé. Car, si nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas non plus des esclaves. Montherlant note dans ses carnets : "Vive qui m'abandonne, il me rend à moi-même !" Surprenante manière de se rassurer ! N'empêche qu'il vénérait ses amis, les vrais... pas ceux qui girouettent au gré du vent.
Pour nous, qui avons aussi un cœur, c'est évidemment douloureux de se sentir délaissé, voire oublié, même dans le cadre d'une simple amitié. On peut atténuer la chose en s'interrogeant : et si cette inconstance, cette frivolité nous rendait service, à la manière de Montherlant ? Mieux, nous ouvrait d'autres portes, d'autres horizons plus cléments ? A quelque chose, malheur est bon. C'est ce que dit le proverbe : celui-là s'inscrit dans la durée...
Ne nous mésestimons jamais, nous avons tous des qualités propres, capables de nous rendre attachants.
La conclusion revient à Saint-Exupéry, du haut de sa Citadelle : "Je te désire fidèle. Car fidèle d’abord c’est de l’être à soi-même.[...] Si tu vends ton domaine pour un autre, meilleur peut-être en apparence, tu as perdu quelque chose de toi que tu ne retrouveras plus."
samedi 6 février 2016
La solitude
La solitude est un sujet qui nous interpelle tous, qu'elle ait été vécue
ou qu'elle soit brusquement ancrée en nous. Elle est de tous âges, de
toutes conditions, de tous pays. C'est un rapport à l'autre assez
curieux : comment se fait-il qu'on puisse en souffrir en plein cœur de
Paris et pas dans un village de 600 âmes ? Je crois d'abord qu'il faut
distinguer entre la solitude choisie et assumée (certains s'en sont fait
une règle de vie) et celle qui vous tombe dessus, suite à un évènement
douloureux. On se dit qu'on va tenir le coup, puis on finit par craquer.
Cette chanson de Gilbert Bécaud semble le nier : https://www.youtube.com/watch?v=x9m1iVP4M5E
En revanche, Barbara n'est pas de cet avis : https://www.youtube.com/watch?v=GlVrWsEUFGY
Qui a raison ? On sait que l'homme est un animal grégaire, qu'il n'est pas fait pour vivre seul. Oui, mais à quel prix ? On pense souvent que personne ne nous vaut...
"Un seul être vous manque est tout est dépeuplé", soupire Lamartine. Mais Romain Garry, à contre-courant, écrit dans Clair de femme : " Un seul être vous manque est tout est surpeuplé " avouant ainsi que tous les autres l'ennuient.
Il existe aussi une solitude intermédiaire qui permet de faire le point, pour mieux se relancer : " La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes." (Kahil Gibran). Celle-ci ne peut être que temporaire.
La solitude qui m'importe est celle qui nous mine. Bienheureux ceux qui ne la vivent pas.
D'après Comte-Sponville, le remède pour combattre la solitude ne peut être que l'amour. On le pense... mais on n'ose pas le dire. Aller à la rencontre de l'autre, s'ouvrir à lui et l'écouter, même si ça présente un risque, n'est-ce pas finalement la solution ?
Cette chanson de Gilbert Bécaud semble le nier : https://www.youtube.com/watch?v=x9m1iVP4M5E
En revanche, Barbara n'est pas de cet avis : https://www.youtube.com/watch?v=GlVrWsEUFGY
Qui a raison ? On sait que l'homme est un animal grégaire, qu'il n'est pas fait pour vivre seul. Oui, mais à quel prix ? On pense souvent que personne ne nous vaut...
"Un seul être vous manque est tout est dépeuplé", soupire Lamartine. Mais Romain Garry, à contre-courant, écrit dans Clair de femme : " Un seul être vous manque est tout est surpeuplé " avouant ainsi que tous les autres l'ennuient.
Il existe aussi une solitude intermédiaire qui permet de faire le point, pour mieux se relancer : " La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes." (Kahil Gibran). Celle-ci ne peut être que temporaire.
La solitude qui m'importe est celle qui nous mine. Bienheureux ceux qui ne la vivent pas.
D'après Comte-Sponville, le remède pour combattre la solitude ne peut être que l'amour. On le pense... mais on n'ose pas le dire. Aller à la rencontre de l'autre, s'ouvrir à lui et l'écouter, même si ça présente un risque, n'est-ce pas finalement la solution ?
vendredi 22 janvier 2016
La Mémoire qui flanche...
- J'ai la mémoire qui flancheJ'me souviens plus très bien
Lequel de nous deux s'est lassé
De l'autre le premier?
Était-ce moi? Etait-ce lui?
Était-ce donc moi ou lui?
Tout ce que je sais c'est que depuis
Je n'sais plus qui je suis
-----
La Mémoire, sans elle que serions-nous ? RIEN ! C'est comme si nous éteignons la lumière dans une nuit sans lune. Plus de repères, plus d’identité, le néant. La mémoire semble donc constituer le noyau le plus intime de notre être, notre Moi en quelque sorte. Si l’amnésie est une pathologie bien connue des médecins, et qui peut régresser suivant la cause, l’oubli, en revanche, est un phénomène normal, que nous connaissons tous. On oublie parce que notre cerveau ne veut pas s’encombrer d’éléments inutiles, mais aussi parce que nous n’avons pas suffisamment prêté attention à telle ou telle chose - souvent par manque d’intérêt. On trouvera sur le net et dans les livres toutes les explications nécessaires : neuro-biologiques, psychanalytiques, philosophiques, etc. Bon, on va pas se prendre la tête avec ça. Moi, ce qui m'interpelle, ce dont on parle peu, c'est le souvenir tronqué de deux personnes qui ont vécu la même chose. Ce qui nous ramène à la chanson de Jeanne Moreau (Paroles de Rezvani, SVP !). Qui s'est lassé le premier ? Elle, lui, les deux ? Elle ne sait plus, elle est déboussolée : ce dont elle se souvient au final, c'est le petit air qu'il sifflait en se rasant. C'est ça le plus triste, elle se souvient d'un détail, mais pas du principal. Combien de Jeanne Moreau ont véçu ça ? la question est également valable pour les hommes....
mardi 19 janvier 2016
Nos amis les bêtes...
J'aime beaucoup les animaux, notamment ceux dits "de compagnie",
parce que sur le plan de la fidélité et de la reconnaissance, ils ont
des leçons à nous donner... D'ailleurs, contrairement aux êtres humains, ils ne reprennent jamais l'amour qu'il vous ont donné.
PS : Toutefois, je n'irai pas jusqu'à reprendre la formule "plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", attribuée à de nombreux auteurs sans qu'on en connaisse vraiment la paternité...
Mais, comme l'aurait dit David [croquette], il n'y a pas de fumée sans feu...
PS : Toutefois, je n'irai pas jusqu'à reprendre la formule "plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", attribuée à de nombreux auteurs sans qu'on en connaisse vraiment la paternité...
Mais, comme l'aurait dit David [croquette], il n'y a pas de fumée sans feu...

Amour ou amitié ?
La Bruyère a écrit : " Il est plus ordinaire de voir un amour extrême qu'une parfaite amitié"
L'amitié, la vraie, serait-elle plus difficile à obtenir qu'un amour fou ?
En tous cas, Marguerite Yourcenar enfonce le clou dans Feux :
" Il y a entre nous mieux qu'un amour : une complicité... "
A méditer... ou à commenter ?
L'amitié, la vraie, serait-elle plus difficile à obtenir qu'un amour fou ?
En tous cas, Marguerite Yourcenar enfonce le clou dans Feux :
" Il y a entre nous mieux qu'un amour : une complicité... "
A méditer... ou à commenter ?
lundi 18 janvier 2016
L'obsession du Temps
"Avec le temps va, tout s'en va..." Bon, ça va, on connaît la chanson !
Très belle du reste, peut-être une des plus belle qui soit, mais de quoi
vous filer le cafard pendant une semaine...
Il est vrai que lorsqu'on reste longtemps dans son son coin, on se ne s'en rend pas tout à fait compte. Personnellement, vingt ans après, je suis revenu habiter dans mon ancien quartier (je le dis de suite, je n'ai rien à voir avec Edmond Dantés : aucun esprit de revanche...) Dépaysement total : certains sont définitivement partis (cruel euphémisme), d'autres se sont déplacés géographiquement, enfin, ceux qui sont restés sont méconnaissables. Physiquement, moralement. Je suis allé vite me regarder dans une glace, et j'ai admis que moi aussi, j'en avais pris un coup ! Parfois, il faut voir les défauts chez les autres pour se rendre compte des siens. Enfin, ce sont des défauts involontaires. Qui est coupable ? Qu'il sorte de sa tanière ! Forcément, c'est le Temps ! Or, le temps n'existe pas, désolé de vous le dire. Ou plutôt, c'est nous qui existons, lui, il passe son bonhomme de chemin, avant, pendant, et après nous. Il est inhumain, il n'a que faire de nous. Inutile de lui déclarer la guerre. Du coup, je préfère la chanson d'Aznavour : C'est franchement plus sympa : près de nous, de notre vie, probablement de la sienne : "...Du temps des uns/Et du temps des autres/Le tien, le mien/Peut devenir nôtre..." Merci Charles, tu m'as reboosté, comme on dit maintenant, surtout avec tes quatre premières phrases que je vous laisse découvrir :
http://www.paroles.net/charles-aznavour/paroles-le-temps
Il est vrai que lorsqu'on reste longtemps dans son son coin, on se ne s'en rend pas tout à fait compte. Personnellement, vingt ans après, je suis revenu habiter dans mon ancien quartier (je le dis de suite, je n'ai rien à voir avec Edmond Dantés : aucun esprit de revanche...) Dépaysement total : certains sont définitivement partis (cruel euphémisme), d'autres se sont déplacés géographiquement, enfin, ceux qui sont restés sont méconnaissables. Physiquement, moralement. Je suis allé vite me regarder dans une glace, et j'ai admis que moi aussi, j'en avais pris un coup ! Parfois, il faut voir les défauts chez les autres pour se rendre compte des siens. Enfin, ce sont des défauts involontaires. Qui est coupable ? Qu'il sorte de sa tanière ! Forcément, c'est le Temps ! Or, le temps n'existe pas, désolé de vous le dire. Ou plutôt, c'est nous qui existons, lui, il passe son bonhomme de chemin, avant, pendant, et après nous. Il est inhumain, il n'a que faire de nous. Inutile de lui déclarer la guerre. Du coup, je préfère la chanson d'Aznavour : C'est franchement plus sympa : près de nous, de notre vie, probablement de la sienne : "...Du temps des uns/Et du temps des autres/Le tien, le mien/Peut devenir nôtre..." Merci Charles, tu m'as reboosté, comme on dit maintenant, surtout avec tes quatre premières phrases que je vous laisse découvrir :
http://www.paroles.net/charles-aznavour/paroles-le-temps
dimanche 17 janvier 2016
Le Passé, ce qui ne passe pas...
Un philosophe, peu connu, mais néanmoins
éminent, Georges Gusdorf, a écrit : "Le passé, ce qui ne passe pas, ce
qui n'est pas dépassé, mais converti en nous-même, intégré à notre
propre existence […] Mon passé est ce que je suis." Ah ! la vache...
quand je pense à tous ceux qui exigent des autres de tirer
un trait sur leur passé ! Comment faire ? Déjà, à l'époque, le grand
Jacques (Brel) nous serinait : "On n'oublie rien de rien / on n'oublie
rien du tout / on n'oublie rien de rien / on s'habitue....c'est tout ! "
Encore un qui ne faisait pas notre affaire, car pour notre malheur,
nous avons une mémoire qui enregistre sans appuyer sur la touche [REG] !
Alors que faire ? comment faire pour repartir à zéro sur le compteur du
Temps ? La seule solution qui me vient à l'esprit, c'est de vivre
intensément le moment présent, tout en laissant au vestiaire ses préjugés, car eux, ce sont vraiment des vestiges du passé, semblable à ces virus informatiques qui parasitent notre système sans qu'on y prenne garde.
Donc : Carpe diem !
Donc : Carpe diem !
vendredi 15 janvier 2016
C'est quoi aimer ?
C'est quoi aimer ?
Le philosophe Alain nous dit que "Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi."
Pourquoi pas, si ce qui nous manque nous est enfin donné ?
En poussant plus loin le bouchon, est-ce qu'aimer c'est préférer un autre à soi-même ?
Paul Léautaud répond : "Dans ce sens-là, je n'ai jamais aimé".
Et Sacha Guitry ironise : "Vous m'aimez, lui demande-t-elle ? Réponse : oui, je m'aime beaucoup ! "
Bon alors c'est quoi aimer ? Faut-il faire abstraction de soi-même, idéaliser l'autre jusqu'à s'oublier, jusqu'à en perdre la raison, comme le chantait Jean Ferrat ?
Nous sommes tous différents, nous ressentons les choses différemment : il ne peut y avoir de définition commune.
Au fond, il y a autant de façons d'aimer que de vagues dans la mer. Le plus dur étant de faire durer...
Le philosophe Alain nous dit que "Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi."
Pourquoi pas, si ce qui nous manque nous est enfin donné ?
En poussant plus loin le bouchon, est-ce qu'aimer c'est préférer un autre à soi-même ?
Paul Léautaud répond : "Dans ce sens-là, je n'ai jamais aimé".
Et Sacha Guitry ironise : "Vous m'aimez, lui demande-t-elle ? Réponse : oui, je m'aime beaucoup ! "
Bon alors c'est quoi aimer ? Faut-il faire abstraction de soi-même, idéaliser l'autre jusqu'à s'oublier, jusqu'à en perdre la raison, comme le chantait Jean Ferrat ?
Nous sommes tous différents, nous ressentons les choses différemment : il ne peut y avoir de définition commune.
Au fond, il y a autant de façons d'aimer que de vagues dans la mer. Le plus dur étant de faire durer...
dimanche 3 janvier 2016
L'adieu à Michel...
La belle, la chaude et mélodieuse voix de Michel Delpech s'est éteinte à jamais. Un nuage noir vient d'assombrir ce début d'année.... Enfin, la voix terrestre. Car son oeuvre musicale, toutes ses chansons, ses dizaines et dizaines de tubes inoubliables ne nous quittent pas. Ils nous ont accompagnés tout le long de notre vie, suspendus à nos lèvres, pleins d'amour et d'espoir. Nous ne sommes pas près de les oublier. TU restes avec nous Michel... Dors en Paix.
https://www.youtube.com/watch?v=dF0I-yxOzNA
https://www.youtube.com/watch?v=dF0I-yxOzNA
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