« Il est où le
bonheur, il est où ? » s’époumone le jeune Maé... . Le bonheur ? Le grand mot
est lâché… Il faudrait d’abord le
définir. Vaste entreprise. Tous ceux qui y ont réfléchi ne sont pas forcément d’accord.
Y aurait-t-il plusieurs bonheurs ? Certains disent qu’il n’existe pas, d’autres
que nous y baignons sans s’en
apercevoir. Est-il dans l’accumulation de biens, dans l’épanouissement d’une vie
à deux, dans la capacité à être soi-même, dans sa propre recherche, dans la
poursuite de l’inconnu ou, tout simplement, dans le pré ? Pour ceux qui
aiment les raccourcis, on pourrait affirmer : le bonheur, c’est d’être heureux,
voilà tout ! Mais, en substituant un mot par un autre, on n’explique pas
grand chose, ça nous donne pas la recette, d’abord pour le trouver, ensuite
pour le garder, car la vie elle-même n’est aussi simple que ça. Félix Leclerc
en sait quelque chose :
Toujours malicieux, Jules renard nous confie dans son
journal : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande
pièce serait la salle d’attente » Et toc ! Devons-nous considérer, comme le philosophe
Rousseau, que le bonheur, en tant qu’état permanent, n’est pas fait pour l’homme :
« Tout change autour de nous, nous changeons nous-mêmes, et nul ne peut s’assurer
qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui ». Il faut reconnaître que
trois siècles plus tard, il a toujours raison. Je crois qu’il faudra se contenter, au jour le
jour, des petites choses qui nous font plaisir, contourner, si possible, celles
qui nous font du mal, et penser peut-être que « le plus souvent, on
cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. »
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