mardi 14 novembre 2017

Connais-toi toi-même...

"Connais-toi toi-même..."
Inscrite au fronton du Temple de Delphes cette citation, reprise par Socrate, a fait couler beaucoup d'encre. Rien d'étonnant, c'est la voie de l'introspection : philosophes et psychologues en ont fait leurs choux gras. Aussi, vais-je bien me garder de m'en mêler, sinon d'ajouter une petite note personnelle, tirée de l'expérience. Est-il nécessaire de mieux se connaître ? A l'évidence, oui ! Certes, cela semble aller de soi : on croit se connaître parfaitement. Ne s'est-on jamais entendu dire : " Moi, je me connais, je ne peux pas faire ça ! " Cependant, nous nous sommes aussi rendu compte que l'image que nous avons de nous n'est pas celle que nous renvoie les autres. Du coup, on se sent un peu frustré, on voudrait leur crier : "Mais je ne suis pas celui que vous pensez !" Et s'ils avaient en partie raison ? Et si un ou plusieurs traits de notre personnalité nous échappait ? Soit par inconscience ou simple mauvaise foi... Oui, il serait bon que parfois, nous examinions de plus près notre moi : une petite remise en question à la manière d'une simple remise en forme... ça ne pourrait pas faire de mal, après tout... On prend soin de son corps, de sa santé, moins de sa personnalité.  " Je suis moins ce que je suis que ce que que crois être" écrit très justement le philosophe André Comte-Sponville.
Bon, je vous l'accorde, ce n'est pas chose facile. On est souvent indulgent avec soi-même : " Après tout, on est comme on est, pourquoi changer sa nature ? " Mais s'il y avait vraiment de petites choses à changer, pourquoi ne pas essayer ? Faire une fois dans sa vie ce qu'on n'est pas habitué à faire : on se surprendra peut-être, on en sera ravi, on se dira : tiens, je ne me connaissais pas cette disposition.. Nous recelons sans le savoir des qualités inexplorées. Peut-être votre entourage vous dira avec étonnement : " Quelque chose a changé en toi... je ne sais pas quoi ? " Vous, vous saurez, vous saurez que vous êtes sorti de vous-même, l'habitude est une seconde nature. 

Pas forcément la meilleure...

dimanche 25 septembre 2016

La confiance

La confiance, c'est ce liant qui est censé régir les bons rapports entre les individus. Je laisse de côté la confiance en soi, qui est d'un domaine plus psychologique. Quand on fait confiance à quelqu'un, que ce soit sur le plan sentimental ou professionnel, on ne lui demande pas de signer un papier. C'est de fait un contrat moral, destiné à souder la relation avec l'autre. Forcément, on se fie à son propre jugement, à sa capacité (supposée) à connaître l'autre. Il est évident que l'on peut se tromper. Peut-être pas tout de suite, mais avec le temps, les individus changent, c'est factuel. Nous ne vivons pas dans un monde figé. La vie elle-même, dans tout ce qu'elle a d'imprévisible, nous fait changer. Et ce qui paraissait solidement ancré peut s'écrouler brusquement comme un château de carte. On reste abasourdi, on ne comprend pas, on est genoux à terre. Comment faire face à ce qu'on pourrait appeler une trahison ?
Faire confiance à quelqu'un est un pari risqué. Il faut donc pouvoir - ou savoir - en payer le prix, en cas d'échec. L'histoire de l'humanité est faite de confiances trahies. Certaines ont provoqué de véritables tragédies. C'est donc un sentiment crucial, mais fragile et souvent peu durable. Perdre la confiance en quelqu'un, a fortiori quand il vous est cher, peut avoir des conséquences désastreuses. Pour ne pas avoir a en souffrir, il faudrait pouvoir la réévaluer le plus souvent possible et ne pas avancer les yeux fermés... Remettre sur le tapis, face à face, ce qui semblait définitivement acquis et ne pas avoir peur de revoir son jugement. Prévenir, c'est aussi guérir...

jeudi 11 août 2016

Etre soi...



Être soi, ça devrait aller de soi, n’est-ce pas ? Et bien, non. Pourquoi ? Parce qu’il y a les autres pardi ! avec leur regard inquisiteur, leurs jugements parfois hâtifs, leurs préjugés souvent ridicules. Alors on se hausse sur la pointe des pieds pour paraître un peu plus grand. On se grime, on se farde, on finit par se perdre. On se perd parce qu’à vouloir les dépasser, on montre vite ses limites. Et ça fait plouf ! On n’en sort pas indemne. Les seuls qui peuvent sans restriction jouer un rôle sont les comédiens. C’est leur job ! Leur habilité  à changer de personnages peut en faire des stars. D’ailleurs, c’est comme ça qu’on les aime… On les admire moins quand ils redeviennent eux-mêmes, c’est souvent  décevant.  Mais nous, dans tout ça, quel rôle pouvons-nous jouer ? Il semble tout indiqué : le nôtre, c’est celui que les années ont façonné en nous, petit à petit, sans qu’on y prenne  garde. Nous ne sommes plus tout à fait les mêmes qu’il y a dix ans et on peut remonter comme ça jusqu’à l’enfance. Le principal étant de s’accepter tels que nous sommes maintenant, avec notre petit lot de manies, ou d’habitudes (c’est moins péjoratif.) Et se dire que malgré ce cheminement dans le temps, nous restons tous des êtres uniques, avec des singularités qui n’appartiennent qu’à nous, que personne ne pourra nous ravir. Donc inutile de vouloir imiter, restons-nous-mêmes,  et comme l’a reconnu le célèbre écrivain Oscar Wilde : « De toute façon, les autres personnalités sont déjà prises ! »

lundi 8 août 2016

Le bonheur



« Il est où le bonheur, il est où ? » s’époumone le jeune Maé... . Le bonheur ? Le grand mot est lâché…  Il faudrait d’abord le définir. Vaste entreprise. Tous ceux qui y ont réfléchi ne sont pas forcément d’accord. Y aurait-t-il plusieurs bonheurs ? Certains disent qu’il n’existe pas, d’autres que nous y baignons  sans s’en apercevoir. Est-il dans l’accumulation de biens, dans l’épanouissement d’une vie à deux, dans la capacité à être soi-même, dans sa propre recherche, dans la poursuite de l’inconnu ou, tout simplement, dans le pré ? Pour ceux qui aiment les raccourcis, on pourrait affirmer : le bonheur, c’est d’être heureux, voilà tout ! Mais, en substituant un mot par un autre, on n’explique pas grand chose, ça nous donne pas la recette, d’abord pour le trouver, ensuite pour le garder, car la vie elle-même n’est aussi simple que ça. Félix Leclerc en sait quelque chose :
Toujours malicieux, Jules renard nous confie dans son journal : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente » Et toc !  Devons-nous considérer, comme le philosophe Rousseau, que le bonheur, en tant qu’état permanent, n’est pas fait pour l’homme : « Tout change autour de nous, nous changeons nous-mêmes, et nul ne peut s’assurer qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui ». Il faut reconnaître que trois siècles plus tard, il a toujours raison.  Je crois qu’il faudra se contenter, au jour le jour, des petites choses qui nous font plaisir, contourner, si possible, celles qui nous font du mal, et penser peut-être que « le plus souvent, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. »


mercredi 22 juin 2016

La Tendresse

Et si l'on parlait de tendresse ? En ouvrant quelques bouquins de citations, on s'aperçoit que ce mot est peu utilisé... En revanche l'amour (ah, oui ! l'amour...) bat tous les records, mais, si l’on n’y prend pas garde, il peut devenir fatigant, jusqu'à l'usure.. Alors que la tendresse, c'est autre chose, elle est au-delà des mots.
Pour Bourvil, celui qui nous a tant fait tire et parfois pleurer, la tendresse, c'est primordial, impossible de vivre sans elle :
https://www.youtube.com/watch?v=zfQfnjbUy8A
En revanche, Daniel Guichard, dans une de ses premières chansons, place la tendresse après l'amour, un amour qui se meurt, mais dont il resterait des traces (la tendresse survivant ainsi à l'amour) :
https://www.youtube.com/watch?v=y1tflDrGDys
La tendresse, c'est difficile à expliquer : elle peut prendre de multiples visages, se nicher dans un mot, un regard, un geste, un sourire. Parfois même un silence complice. Une attitude rarement mise en avant, comme si son contenu masquait une possible faiblesse. Surtout chez l'homme. Un homme viril peut-il encore être tendre ? Bien sûr que oui, mais il ne va pas l'exhiber : c'est du domaine de l'intime. La tendresse est douceur. Pourtant, s'il devait y avoir une clé, une seule clé pour ouvrir la porte d'un amour durable, ce serait bien celle-là. Car la tendresse cimente l'amour, elle est presque à l'opposé de la passion, qui, on le sait, est de nature fugace. N'oublions pas non plus qu'elle peut précéder l'amour, afin d'y préparer son lit.  A ce titre, j'aime assez la phrase (coquine) de Maurice Chapelan dans "Rien n'est jamais fini" :
"La tendresse, c'est le désir qui dort, mais d'un œil "
 

jeudi 10 mars 2016

Rêver

Rêver
Rêver... un impossible rêve, chantait Jacques Brel dans L'homme de la Mamcha, sans jamais pouvoir atteindre le but. Le rêve, inséparable de la vie, indispensable à la vie. Moteur de la vie ? Proust va même plus loin dans Les plaisirs et les jours : " Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver." Peut-on vivre dans l'irréalité, alors que notre monde cartésien, pragmatique, ne nous y invite pas ? A l'évidence, ça ne semble pas raisonnable. Cependant, même les nouvelles technologies, aussi fascinantes qu'elles soient, ne nous aident pas à acquérir cette capacité à imaginer, à embellir notre pensée pour mieux en vivre. Qui ne s'est jamais mis à rêver devant le seul spectacle de la nature et de ses trésors qu'on ne remarque même plus ? Vitesse, course après la montre, obligations professionnelles, familiales, y compris celles créés artificiellement, autant de contraintes qui ne plaident pas pour une immersion dans le rêve, quel qu'il soit. Pourtant, la fascination d'un beau roman, la puissance de la poésie, la mélodie d'une musique ou un bijou du 7ème art peuvent nous déconnecter un instant du poids du quotidien, celui qui nous étouffe jusqu'en oublier les petits moments de bonheur. Ceux qui dorment en nous et qu'on ne soupçonne même pas, parce que nous sommes devenus, en partie, des automates. Alors oui, tel une source réputée tarie qui rejaillit à nouveau et redonne l'espoir, le rêve est indispensable à la vie, car vivre sans espoir, c'est presque cesser de vivre.

jeudi 25 février 2016

Fidélité

De nos jours, on parle plus d'infidélité que de fidélité. C'est le sujet de prédilection des magazines people, alors qu'il est aussi vieux que l"humanité. Donc, à chacun son histoire, ses idées, ses certitudes, ses interrogations....
Ce qui m'intéresse surtout, c'est la fidélité : fidélité à ses proches, à ses amis, à ses idées, à une parole donnée, à soi-même. C'est une vertu que je place très haut dans l'échelle des valeurs humaines. Je dis "humaines", bien que les animaux de compagnie ont peut-être des leçons à nous donner dans ce domaine. Même battus, certains chiens reviennent malgré tout vers leur maître, parce qu'ils savent qu'ils n'ont que lui : ils sont capables de pardonner.
On peut être aussi fidèle à des lieux, à des rituels, à son pays, comme l'a bien chanté Charles Trenet  :

https://www.youtube.com/watch?v=3vMI7xJQ7rQ
Avec le temps, il est normal que les goûts changent, on n'est pas que des robots, pour faire allusion à une émission TV. Ce sont souvent des changements intimes, parfois minuscules, qui ne nuisent à personne. Ils façonnent et dessinent notre personnalité. Mais quoi qu'il en soit, ce qui nous rend plus sympathique, c'est quand même notre capacité à s'attacher et non pas à se détacher - sauf si l'on se sent exclu ou méprisé. Car, si nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas non plus des esclaves. Montherlant note dans ses carnets : "Vive qui m'abandonne, il me rend à moi-même !" Surprenante manière de se rassurer ! N'empêche qu'il vénérait ses amis, les vrais... pas ceux qui girouettent au gré du vent.
Pour nous, qui avons aussi un cœur, c'est évidemment douloureux de se sentir délaissé, voire oublié, même dans le cadre d'une simple amitié. On peut atténuer la chose en s'interrogeant : et si cette inconstance, cette frivolité nous rendait service, à la manière de Montherlant ? Mieux, nous ouvrait d'autres portes, d'autres horizons plus cléments ? A quelque chose, malheur est bon. C'est ce que dit le proverbe : celui-là s'inscrit dans la durée...
Ne nous mésestimons jamais, nous avons tous des qualités propres, capables de nous rendre attachants.
La conclusion revient à Saint-Exupéry, du haut de sa Citadelle : "Je te désire fidèle. Car fidèle d’abord c’est de l’être à soi-même.[...] Si tu vends ton domaine pour un autre, meilleur peut-être en apparence, tu as perdu quelque chose de toi que tu ne retrouveras plus."

samedi 6 février 2016

La solitude

La solitude est un sujet qui nous interpelle tous, qu'elle ait été vécue ou qu'elle soit brusquement ancrée en nous. Elle est de tous âges, de toutes conditions, de tous pays. C'est un rapport à l'autre assez curieux : comment se fait-il qu'on puisse en souffrir en plein cœur de Paris et pas dans un village de 600 âmes ? Je crois d'abord qu'il faut distinguer entre la solitude choisie et assumée (certains s'en sont fait une règle de vie) et celle qui vous tombe dessus, suite à un évènement douloureux. On se dit qu'on va tenir le coup, puis on finit par craquer.
Cette chanson de Gilbert Bécaud semble le nier : https://www.youtube.com/watch?v=x9m1iVP4M5E
En revanche, Barbara n'est pas de cet avis :  https://www.youtube.com/watch?v=GlVrWsEUFGY
Qui a raison ? On sait que l'homme est un animal grégaire, qu'il n'est pas fait pour vivre seul. Oui, mais à quel prix ? On pense souvent que personne ne nous vaut...
"Un seul être vous manque est tout est dépeuplé", soupire Lamartine. Mais Romain Garry, à contre-courant, écrit dans Clair de femme : " Un seul être vous manque est tout est surpeuplé " avouant ainsi que tous les autres l'ennuient.
Il existe aussi une solitude intermédiaire qui permet de faire le point, pour mieux se relancer : " La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes." (Kahil Gibran). Celle-ci ne peut être que temporaire.
La solitude qui m'importe est celle qui nous mine. Bienheureux ceux qui ne la vivent pas.
D'après Comte-Sponville, le remède pour combattre la solitude ne peut être que l'amour. On le pense... mais on n'ose pas le dire. Aller à la rencontre de l'autre, s'ouvrir à lui et l'écouter, même si ça présente un risque, n'est-ce pas finalement la solution ?

vendredi 22 janvier 2016

La Mémoire qui flanche...

  • J'ai la mémoire qui flanche
    J'me souviens plus très bien
    Lequel de nous deux s'est lassé
    De l'autre le premier?
    Était-ce moi? Etait-ce lui?
    Était-ce donc moi ou lui?
    Tout ce que je sais c'est que depuis
    Je n'sais plus qui je suis

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    La Mémoire, sans elle que serions-nous ? RIEN ! C'est comme si nous éteignons la lumière dans une nuit sans lune. Plus de repères, plus d’identité, le néant. La mémoire semble donc constituer le noyau le plus intime de notre être, notre Moi en quelque sorte. Si l’amnésie est une pathologie bien connue des médecins, et qui peut régresser suivant la cause, l’oubli, en revanche, est un phénomène normal, que nous connaissons tous. On oublie parce que notre cerveau ne veut pas s’encombrer d’éléments inutiles, mais aussi parce que nous n’avons pas suffisamment prêté attention à telle ou telle chose - souvent par manque d’intérêt. On trouvera sur le net et dans les livres toutes les explications nécessaires : neuro-biologiques, psychanalytiques, philosophiques, etc. Bon, on va pas se prendre la tête avec ça. Moi, ce qui m'interpelle, ce dont on parle peu, c'est le souvenir tronqué de deux personnes qui ont vécu la même chose. Ce qui nous ramène à la chanson de Jeanne Moreau (Paroles de Rezvani, SVP !). Qui s'est lassé le premier ? Elle, lui, les deux ? Elle ne sait plus, elle est déboussolée : ce dont elle se souvient au final, c'est le petit air qu'il sifflait en se rasant. C'est ça le plus triste, elle se souvient d'un détail, mais pas du principal. Combien de Jeanne Moreau ont véçu ça ? la question est également valable pour les hommes....

mardi 19 janvier 2016

Nos amis les bêtes...

J'aime beaucoup les animaux, notamment ceux dits "de compagnie", parce que sur le plan de la fidélité et de la reconnaissance, ils ont des leçons à nous donner... D'ailleurs, contrairement aux êtres humains, ils ne reprennent jamais l'amour qu'il vous ont donné.

PS : Toutefois, je n'irai pas jusqu'à reprendre la formule "plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", attribuée à de nombreux auteurs sans qu'on en connaisse vraiment la paternité...
Mais, comme l'aurait dit David [croquette], il n'y a pas de fumée sans feu...

Amour ou amitié ?

La Bruyère a écrit : " Il est plus ordinaire de voir un amour extrême qu'une parfaite amitié"
L'amitié, la vraie, serait-elle plus difficile à obtenir qu'un amour fou ?
En tous cas, Marguerite Yourcenar enfonce le clou dans Feux  :
" Il y a entre nous mieux qu'un amour : une complicité... "
A méditer... ou à commenter ?

lundi 18 janvier 2016

L'obsession du Temps

"Avec le temps va, tout s'en va..." Bon, ça va, on connaît la chanson ! Très belle du reste, peut-être une des plus belle qui soit, mais de quoi vous filer le cafard pendant une semaine...
Il est vrai que lorsqu'on reste longtemps dans son son coin, on se ne s'en rend pas tout à fait compte. Personnellement, vingt ans après, je suis revenu habiter dans mon ancien quartier (je le dis de suite, je n'ai rien à voir avec Edmond Dantés : aucun esprit de revanche...) Dépaysement total : certains sont définitivement partis (cruel euphémisme), d'autres se sont déplacés géographiquement, enfin, ceux qui sont restés sont méconnaissables. Physiquement, moralement. Je suis allé vite me regarder dans une glace, et j'ai admis que moi aussi, j'en avais pris un coup ! Parfois, il faut voir les défauts chez les autres pour se rendre compte des siens. Enfin, ce sont des défauts involontaires. Qui est coupable ? Qu'il sorte de sa tanière ! Forcément, c'est le Temps ! Or, le temps n'existe pas, désolé de vous le dire. Ou plutôt, c'est nous qui existons, lui, il passe son bonhomme de chemin, avant, pendant, et après nous. Il est inhumain, il n'a que faire de nous. Inutile de lui déclarer la guerre. Du coup, je préfère la chanson d'Aznavour :  C'est franchement plus sympa : près de nous, de notre vie, probablement de la sienne : "...Du temps des uns/Et du temps des autres/Le tien, le mien/Peut devenir nôtre..." Merci Charles, tu m'as reboosté, comme on dit maintenant, surtout avec tes quatre premières phrases que je vous laisse découvrir :
http://www.paroles.net/charles-aznavour/paroles-le-temps

dimanche 17 janvier 2016

Le Passé, ce qui ne passe pas...

Un philosophe, peu connu, mais néanmoins éminent, Georges Gusdorf, a écrit : "Le passé, ce qui ne passe pas, ce qui n'est pas dépassé, mais converti en nous-même, intégré à notre propre existence […] Mon passé est ce que je suis." Ah ! la vache... quand je pense à tous ceux qui exigent des autres de tirer un trait sur leur passé ! Comment faire ? Déjà, à l'époque, le grand Jacques (Brel) nous serinait : "On n'oublie rien de rien / on n'oublie rien du tout / on n'oublie rien de rien / on s'habitue....c'est tout ! " Encore un qui ne faisait pas notre affaire, car pour notre malheur, nous avons une mémoire qui enregistre sans appuyer sur la touche [REG] ! Alors que faire ? comment faire pour repartir à zéro sur le compteur du Temps ? La seule solution qui me vient à l'esprit, c'est de vivre intensément le moment présent, tout en laissant au vestiaire ses préjugés, car eux, ce sont vraiment des vestiges du passé, semblable à ces virus informatiques qui parasitent notre système sans qu'on y prenne garde.
Donc : Carpe diem !

vendredi 15 janvier 2016

C'est quoi aimer ?

C'est quoi aimer ?
Le philosophe Alain nous dit que  "Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi."
Pourquoi pas, si ce qui nous manque nous est enfin donné ?
En poussant plus loin le bouchon, est-ce qu'aimer c'est préférer un autre à soi-même ?
Paul Léautaud répond : "Dans ce sens-là, je n'ai jamais aimé".
Et Sacha Guitry ironise : "Vous m'aimez, lui demande-t-elle ? Réponse : oui, je m'aime beaucoup ! "
Bon alors c'est quoi aimer ? Faut-il faire abstraction de soi-même, idéaliser l'autre jusqu'à s'oublier, jusqu'à en perdre la raison, comme le chantait Jean Ferrat ?
Nous sommes tous différents, nous ressentons les choses différemment : il ne peut y avoir de définition commune.
Au fond, il y a autant de façons d'aimer que de vagues dans la mer. Le plus dur étant de faire durer...