jeudi 11 août 2016

Etre soi...



Être soi, ça devrait aller de soi, n’est-ce pas ? Et bien, non. Pourquoi ? Parce qu’il y a les autres pardi ! avec leur regard inquisiteur, leurs jugements parfois hâtifs, leurs préjugés souvent ridicules. Alors on se hausse sur la pointe des pieds pour paraître un peu plus grand. On se grime, on se farde, on finit par se perdre. On se perd parce qu’à vouloir les dépasser, on montre vite ses limites. Et ça fait plouf ! On n’en sort pas indemne. Les seuls qui peuvent sans restriction jouer un rôle sont les comédiens. C’est leur job ! Leur habilité  à changer de personnages peut en faire des stars. D’ailleurs, c’est comme ça qu’on les aime… On les admire moins quand ils redeviennent eux-mêmes, c’est souvent  décevant.  Mais nous, dans tout ça, quel rôle pouvons-nous jouer ? Il semble tout indiqué : le nôtre, c’est celui que les années ont façonné en nous, petit à petit, sans qu’on y prenne  garde. Nous ne sommes plus tout à fait les mêmes qu’il y a dix ans et on peut remonter comme ça jusqu’à l’enfance. Le principal étant de s’accepter tels que nous sommes maintenant, avec notre petit lot de manies, ou d’habitudes (c’est moins péjoratif.) Et se dire que malgré ce cheminement dans le temps, nous restons tous des êtres uniques, avec des singularités qui n’appartiennent qu’à nous, que personne ne pourra nous ravir. Donc inutile de vouloir imiter, restons-nous-mêmes,  et comme l’a reconnu le célèbre écrivain Oscar Wilde : « De toute façon, les autres personnalités sont déjà prises ! »

lundi 8 août 2016

Le bonheur



« Il est où le bonheur, il est où ? » s’époumone le jeune Maé... . Le bonheur ? Le grand mot est lâché…  Il faudrait d’abord le définir. Vaste entreprise. Tous ceux qui y ont réfléchi ne sont pas forcément d’accord. Y aurait-t-il plusieurs bonheurs ? Certains disent qu’il n’existe pas, d’autres que nous y baignons  sans s’en apercevoir. Est-il dans l’accumulation de biens, dans l’épanouissement d’une vie à deux, dans la capacité à être soi-même, dans sa propre recherche, dans la poursuite de l’inconnu ou, tout simplement, dans le pré ? Pour ceux qui aiment les raccourcis, on pourrait affirmer : le bonheur, c’est d’être heureux, voilà tout ! Mais, en substituant un mot par un autre, on n’explique pas grand chose, ça nous donne pas la recette, d’abord pour le trouver, ensuite pour le garder, car la vie elle-même n’est aussi simple que ça. Félix Leclerc en sait quelque chose :
Toujours malicieux, Jules renard nous confie dans son journal : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente » Et toc !  Devons-nous considérer, comme le philosophe Rousseau, que le bonheur, en tant qu’état permanent, n’est pas fait pour l’homme : « Tout change autour de nous, nous changeons nous-mêmes, et nul ne peut s’assurer qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui ». Il faut reconnaître que trois siècles plus tard, il a toujours raison.  Je crois qu’il faudra se contenter, au jour le jour, des petites choses qui nous font plaisir, contourner, si possible, celles qui nous font du mal, et penser peut-être que « le plus souvent, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. »