Être soi, ça devrait aller de soi, n’est-ce pas ? Et
bien, non. Pourquoi ? Parce qu’il y a les autres pardi ! avec leur
regard inquisiteur, leurs jugements parfois hâtifs, leurs préjugés souvent
ridicules. Alors on se hausse sur la pointe des pieds pour paraître un peu plus
grand. On se grime, on se farde, on finit par se perdre. On se perd parce qu’à
vouloir les dépasser, on montre vite ses limites. Et ça fait plouf ! On
n’en sort pas indemne. Les seuls qui peuvent sans restriction jouer un rôle
sont les comédiens. C’est leur job ! Leur habilité à changer de personnages peut en faire des
stars. D’ailleurs, c’est comme ça qu’on les aime… On les admire moins quand ils
redeviennent eux-mêmes, c’est souvent décevant.
Mais nous, dans tout ça, quel rôle pouvons-nous
jouer ? Il semble tout indiqué : le nôtre, c’est celui que les années
ont façonné en nous, petit à petit, sans qu’on y prenne garde. Nous ne sommes plus tout à fait les
mêmes qu’il y a dix ans et on peut remonter comme ça jusqu’à l’enfance. Le principal
étant de s’accepter tels que nous sommes maintenant, avec notre petit lot de
manies, ou d’habitudes (c’est moins péjoratif.) Et se dire que malgré ce
cheminement dans le temps, nous restons tous des êtres uniques, avec des singularités
qui n’appartiennent qu’à nous, que personne ne pourra nous ravir. Donc inutile
de vouloir imiter, restons-nous-mêmes,
et comme l’a reconnu le célèbre écrivain Oscar Wilde : « De
toute façon, les autres personnalités sont déjà prises ! »
jeudi 11 août 2016
lundi 8 août 2016
Le bonheur
« Il est où le
bonheur, il est où ? » s’époumone le jeune Maé... . Le bonheur ? Le grand mot
est lâché… Il faudrait d’abord le
définir. Vaste entreprise. Tous ceux qui y ont réfléchi ne sont pas forcément d’accord.
Y aurait-t-il plusieurs bonheurs ? Certains disent qu’il n’existe pas, d’autres
que nous y baignons sans s’en
apercevoir. Est-il dans l’accumulation de biens, dans l’épanouissement d’une vie
à deux, dans la capacité à être soi-même, dans sa propre recherche, dans la
poursuite de l’inconnu ou, tout simplement, dans le pré ? Pour ceux qui
aiment les raccourcis, on pourrait affirmer : le bonheur, c’est d’être heureux,
voilà tout ! Mais, en substituant un mot par un autre, on n’explique pas
grand chose, ça nous donne pas la recette, d’abord pour le trouver, ensuite
pour le garder, car la vie elle-même n’est aussi simple que ça. Félix Leclerc
en sait quelque chose :
Toujours malicieux, Jules renard nous confie dans son
journal : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande
pièce serait la salle d’attente » Et toc ! Devons-nous considérer, comme le philosophe
Rousseau, que le bonheur, en tant qu’état permanent, n’est pas fait pour l’homme :
« Tout change autour de nous, nous changeons nous-mêmes, et nul ne peut s’assurer
qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui ». Il faut reconnaître que
trois siècles plus tard, il a toujours raison. Je crois qu’il faudra se contenter, au jour le
jour, des petites choses qui nous font plaisir, contourner, si possible, celles
qui nous font du mal, et penser peut-être que « le plus souvent, on
cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez. »
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