jeudi 25 février 2016

Fidélité

De nos jours, on parle plus d'infidélité que de fidélité. C'est le sujet de prédilection des magazines people, alors qu'il est aussi vieux que l"humanité. Donc, à chacun son histoire, ses idées, ses certitudes, ses interrogations....
Ce qui m'intéresse surtout, c'est la fidélité : fidélité à ses proches, à ses amis, à ses idées, à une parole donnée, à soi-même. C'est une vertu que je place très haut dans l'échelle des valeurs humaines. Je dis "humaines", bien que les animaux de compagnie ont peut-être des leçons à nous donner dans ce domaine. Même battus, certains chiens reviennent malgré tout vers leur maître, parce qu'ils savent qu'ils n'ont que lui : ils sont capables de pardonner.
On peut être aussi fidèle à des lieux, à des rituels, à son pays, comme l'a bien chanté Charles Trenet  :

https://www.youtube.com/watch?v=3vMI7xJQ7rQ
Avec le temps, il est normal que les goûts changent, on n'est pas que des robots, pour faire allusion à une émission TV. Ce sont souvent des changements intimes, parfois minuscules, qui ne nuisent à personne. Ils façonnent et dessinent notre personnalité. Mais quoi qu'il en soit, ce qui nous rend plus sympathique, c'est quand même notre capacité à s'attacher et non pas à se détacher - sauf si l'on se sent exclu ou méprisé. Car, si nous ne sommes pas des robots, nous ne sommes pas non plus des esclaves. Montherlant note dans ses carnets : "Vive qui m'abandonne, il me rend à moi-même !" Surprenante manière de se rassurer ! N'empêche qu'il vénérait ses amis, les vrais... pas ceux qui girouettent au gré du vent.
Pour nous, qui avons aussi un cœur, c'est évidemment douloureux de se sentir délaissé, voire oublié, même dans le cadre d'une simple amitié. On peut atténuer la chose en s'interrogeant : et si cette inconstance, cette frivolité nous rendait service, à la manière de Montherlant ? Mieux, nous ouvrait d'autres portes, d'autres horizons plus cléments ? A quelque chose, malheur est bon. C'est ce que dit le proverbe : celui-là s'inscrit dans la durée...
Ne nous mésestimons jamais, nous avons tous des qualités propres, capables de nous rendre attachants.
La conclusion revient à Saint-Exupéry, du haut de sa Citadelle : "Je te désire fidèle. Car fidèle d’abord c’est de l’être à soi-même.[...] Si tu vends ton domaine pour un autre, meilleur peut-être en apparence, tu as perdu quelque chose de toi que tu ne retrouveras plus."

samedi 6 février 2016

La solitude

La solitude est un sujet qui nous interpelle tous, qu'elle ait été vécue ou qu'elle soit brusquement ancrée en nous. Elle est de tous âges, de toutes conditions, de tous pays. C'est un rapport à l'autre assez curieux : comment se fait-il qu'on puisse en souffrir en plein cœur de Paris et pas dans un village de 600 âmes ? Je crois d'abord qu'il faut distinguer entre la solitude choisie et assumée (certains s'en sont fait une règle de vie) et celle qui vous tombe dessus, suite à un évènement douloureux. On se dit qu'on va tenir le coup, puis on finit par craquer.
Cette chanson de Gilbert Bécaud semble le nier : https://www.youtube.com/watch?v=x9m1iVP4M5E
En revanche, Barbara n'est pas de cet avis :  https://www.youtube.com/watch?v=GlVrWsEUFGY
Qui a raison ? On sait que l'homme est un animal grégaire, qu'il n'est pas fait pour vivre seul. Oui, mais à quel prix ? On pense souvent que personne ne nous vaut...
"Un seul être vous manque est tout est dépeuplé", soupire Lamartine. Mais Romain Garry, à contre-courant, écrit dans Clair de femme : " Un seul être vous manque est tout est surpeuplé " avouant ainsi que tous les autres l'ennuient.
Il existe aussi une solitude intermédiaire qui permet de faire le point, pour mieux se relancer : " La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes." (Kahil Gibran). Celle-ci ne peut être que temporaire.
La solitude qui m'importe est celle qui nous mine. Bienheureux ceux qui ne la vivent pas.
D'après Comte-Sponville, le remède pour combattre la solitude ne peut être que l'amour. On le pense... mais on n'ose pas le dire. Aller à la rencontre de l'autre, s'ouvrir à lui et l'écouter, même si ça présente un risque, n'est-ce pas finalement la solution ?

vendredi 22 janvier 2016

La Mémoire qui flanche...

  • J'ai la mémoire qui flanche
    J'me souviens plus très bien
    Lequel de nous deux s'est lassé
    De l'autre le premier?
    Était-ce moi? Etait-ce lui?
    Était-ce donc moi ou lui?
    Tout ce que je sais c'est que depuis
    Je n'sais plus qui je suis

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    La Mémoire, sans elle que serions-nous ? RIEN ! C'est comme si nous éteignons la lumière dans une nuit sans lune. Plus de repères, plus d’identité, le néant. La mémoire semble donc constituer le noyau le plus intime de notre être, notre Moi en quelque sorte. Si l’amnésie est une pathologie bien connue des médecins, et qui peut régresser suivant la cause, l’oubli, en revanche, est un phénomène normal, que nous connaissons tous. On oublie parce que notre cerveau ne veut pas s’encombrer d’éléments inutiles, mais aussi parce que nous n’avons pas suffisamment prêté attention à telle ou telle chose - souvent par manque d’intérêt. On trouvera sur le net et dans les livres toutes les explications nécessaires : neuro-biologiques, psychanalytiques, philosophiques, etc. Bon, on va pas se prendre la tête avec ça. Moi, ce qui m'interpelle, ce dont on parle peu, c'est le souvenir tronqué de deux personnes qui ont vécu la même chose. Ce qui nous ramène à la chanson de Jeanne Moreau (Paroles de Rezvani, SVP !). Qui s'est lassé le premier ? Elle, lui, les deux ? Elle ne sait plus, elle est déboussolée : ce dont elle se souvient au final, c'est le petit air qu'il sifflait en se rasant. C'est ça le plus triste, elle se souvient d'un détail, mais pas du principal. Combien de Jeanne Moreau ont véçu ça ? la question est également valable pour les hommes....

mardi 19 janvier 2016

Nos amis les bêtes...

J'aime beaucoup les animaux, notamment ceux dits "de compagnie", parce que sur le plan de la fidélité et de la reconnaissance, ils ont des leçons à nous donner... D'ailleurs, contrairement aux êtres humains, ils ne reprennent jamais l'amour qu'il vous ont donné.

PS : Toutefois, je n'irai pas jusqu'à reprendre la formule "plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", attribuée à de nombreux auteurs sans qu'on en connaisse vraiment la paternité...
Mais, comme l'aurait dit David [croquette], il n'y a pas de fumée sans feu...

Amour ou amitié ?

La Bruyère a écrit : " Il est plus ordinaire de voir un amour extrême qu'une parfaite amitié"
L'amitié, la vraie, serait-elle plus difficile à obtenir qu'un amour fou ?
En tous cas, Marguerite Yourcenar enfonce le clou dans Feux  :
" Il y a entre nous mieux qu'un amour : une complicité... "
A méditer... ou à commenter ?

lundi 18 janvier 2016

L'obsession du Temps

"Avec le temps va, tout s'en va..." Bon, ça va, on connaît la chanson ! Très belle du reste, peut-être une des plus belle qui soit, mais de quoi vous filer le cafard pendant une semaine...
Il est vrai que lorsqu'on reste longtemps dans son son coin, on se ne s'en rend pas tout à fait compte. Personnellement, vingt ans après, je suis revenu habiter dans mon ancien quartier (je le dis de suite, je n'ai rien à voir avec Edmond Dantés : aucun esprit de revanche...) Dépaysement total : certains sont définitivement partis (cruel euphémisme), d'autres se sont déplacés géographiquement, enfin, ceux qui sont restés sont méconnaissables. Physiquement, moralement. Je suis allé vite me regarder dans une glace, et j'ai admis que moi aussi, j'en avais pris un coup ! Parfois, il faut voir les défauts chez les autres pour se rendre compte des siens. Enfin, ce sont des défauts involontaires. Qui est coupable ? Qu'il sorte de sa tanière ! Forcément, c'est le Temps ! Or, le temps n'existe pas, désolé de vous le dire. Ou plutôt, c'est nous qui existons, lui, il passe son bonhomme de chemin, avant, pendant, et après nous. Il est inhumain, il n'a que faire de nous. Inutile de lui déclarer la guerre. Du coup, je préfère la chanson d'Aznavour :  C'est franchement plus sympa : près de nous, de notre vie, probablement de la sienne : "...Du temps des uns/Et du temps des autres/Le tien, le mien/Peut devenir nôtre..." Merci Charles, tu m'as reboosté, comme on dit maintenant, surtout avec tes quatre premières phrases que je vous laisse découvrir :
http://www.paroles.net/charles-aznavour/paroles-le-temps

dimanche 17 janvier 2016

Le Passé, ce qui ne passe pas...

Un philosophe, peu connu, mais néanmoins éminent, Georges Gusdorf, a écrit : "Le passé, ce qui ne passe pas, ce qui n'est pas dépassé, mais converti en nous-même, intégré à notre propre existence […] Mon passé est ce que je suis." Ah ! la vache... quand je pense à tous ceux qui exigent des autres de tirer un trait sur leur passé ! Comment faire ? Déjà, à l'époque, le grand Jacques (Brel) nous serinait : "On n'oublie rien de rien / on n'oublie rien du tout / on n'oublie rien de rien / on s'habitue....c'est tout ! " Encore un qui ne faisait pas notre affaire, car pour notre malheur, nous avons une mémoire qui enregistre sans appuyer sur la touche [REG] ! Alors que faire ? comment faire pour repartir à zéro sur le compteur du Temps ? La seule solution qui me vient à l'esprit, c'est de vivre intensément le moment présent, tout en laissant au vestiaire ses préjugés, car eux, ce sont vraiment des vestiges du passé, semblable à ces virus informatiques qui parasitent notre système sans qu'on y prenne garde.
Donc : Carpe diem !

vendredi 15 janvier 2016

C'est quoi aimer ?

C'est quoi aimer ?
Le philosophe Alain nous dit que  "Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi."
Pourquoi pas, si ce qui nous manque nous est enfin donné ?
En poussant plus loin le bouchon, est-ce qu'aimer c'est préférer un autre à soi-même ?
Paul Léautaud répond : "Dans ce sens-là, je n'ai jamais aimé".
Et Sacha Guitry ironise : "Vous m'aimez, lui demande-t-elle ? Réponse : oui, je m'aime beaucoup ! "
Bon alors c'est quoi aimer ? Faut-il faire abstraction de soi-même, idéaliser l'autre jusqu'à s'oublier, jusqu'à en perdre la raison, comme le chantait Jean Ferrat ?
Nous sommes tous différents, nous ressentons les choses différemment : il ne peut y avoir de définition commune.
Au fond, il y a autant de façons d'aimer que de vagues dans la mer. Le plus dur étant de faire durer...

dimanche 3 janvier 2016

L'adieu à Michel...

La belle, la chaude et mélodieuse voix de Michel Delpech s'est éteinte à jamais. Un nuage noir vient d'assombrir ce début d'année.... Enfin, la voix terrestre. Car son oeuvre musicale, toutes ses chansons, ses dizaines et dizaines de tubes inoubliables ne nous quittent pas. Ils nous ont accompagnés tout le long de notre vie, suspendus à nos lèvres, pleins d'amour et d'espoir. Nous ne sommes pas près de les oublier. TU restes avec nous Michel... Dors en Paix.
https://www.youtube.com/watch?v=dF0I-yxOzNA

mercredi 30 décembre 2015

En cette fin d'année 2015, malgré les tristes évènements qui l'ont affectée, il est encore possible de croire en la bonté humaine. 
La preuve ici :